Le retour de la Grande Bleue

La fin d’année dernière avait été marquée par la découverte de la pêche en mer… une découverte très encourageante et fructueuse avec notre premier thon, et aussi une pêche plus légère

Découvrir et progresser en Méditerranée faisait donc clairement partie de nos objectifs 2014, avec Quentin d’ailleurs qui a goûté cette année aux plaisirs de l’Atlantique et que nous avons embarqué en début d’année. Hélas la météo a été très compliquée, à l’image du mauvais temps qui a sévi en Rhône-Alpes, et qui s’est traduit par beaucoup de périodes ventées dans l’Hérault. Les premières sorties ont donc souvent été limitées par la météo et se résument à « rien à signaler », hormis cette matinée de pétole où nous avons pêché les chasses quasi continues de thon, sans la moindre touche ! un souvenir néanmoins fabuleux, tout comme ce dauphin aperçu par Myriam à 1 km de la côte.

Bref après de nombreux reports, hésitations, un peu de découragement, un fenêtre météo qui colle avec notre planning se présente enfin, pas que la mer soit vraiment calme mais ce sera navigable et nous sommes a priori dans une période très favorable. La nuit précédent cette sortie a donc été courte pour moi, difficile de bien dormir quand on sait ce qui peut potentiellement arriver demain !

Nous voilà donc à la mise à l’eau vers 10 heures et j’aperçois déjà à la sortie du port une centaine de mouettes sur une chasse, arrgghhhhhh !!!

IMG_0083

Même si ce ne sont pas des thons c’est de très bonne augure et la pêche des plus petits poissons est également très fun. Nous montons donc rapidement les cannes médium et c’est le plaisir aussi de la facilité en mer parfois, lancer, animation, bim poisson, oh il se décroche, on continue à animer et rebim poisson… La chasse est de courte durée, nous ferons quand même quelques oblades, chinchards et un mignon petit pageot, qui a chèrement vendu sa peau (de toute façon il est reparti à l’eau). Pas trop le temps de prendre des photos dans ces moments intenses…

IMG_0087

 

La mer est encore très calme, il fait chaud, nous pourrions nous laisser aller à pêcher ces sympathiques poissons mais l’objectif est le thon, nous partons donc au large…

IMG_0094

Petit à petit les chasses se mettent en place, pas celles que l’on imagine en regardant les vidéos sur le net, là ce sont juste des groupes de quelques poissons qui font éclater le fourrage pendant quelques minutes au maximum, escortés par les puffins, mouettes, sternes et fous de bassans. Dans ces conditions cela va être très compliqué car il faut arriver suffisamment vite dans une mer qui bouge un peu et qui ne facilite pas la navigation, sans effrayer les poissons ce qui aurait pour conséquence d’écourter ces éphémères chasses. A ce jeu du chat et de la souris, nous n’arrivons pas à grand’chose, quand une plus jolie chasse éclate. Nous la laissons un peu durer et dès que nous nous approchons à longueur de lancer (environ 50 m), pouf elle disparaît. Les poissons sont plus que méfiants, il va falloir ruser sous peine de passer l’après-midi à leur courir après sans succès.

Je décide donc de mettre le bateau au vent et de finir l’approche de loin au moteur électrique, à fond, en position « lapin », la mer c’est grand quand même !

IMG_0095

Et ça fonctionne, nous voilà au plus près d’un banc de petits thons qui chassent, hélas ils ne prennent pas nos leurres, ça y est ils replongent, mais ils doivent être proches car je vois une sterne qui en suit un, elles arrivent à les voir lorsqu’ils évoluent près de la surface. « Au cas où » je lance mon leurre en direction de la sterne, j’anime sans trop y croire et PAN c’est la touche. Incroyable, je n’en reviens pas je suis enfin attelé à un de ces poissons du diable, j’en tremble de partout !

IMG_0101

Je sens rapidement qu’il est petit mais c’est quand même génial d’avoir réussi à concrétiser notre chasse, en quelques minutes il arrive au bateau, non sans envoyer quand même quelques jolis rushes, mais le matériel est trop costaud pour lui, je le monte au bateau, l’aperçois et hop, il se décroche. Oups, pas question de le valider comme pris car il n’était pas encore battu, c’est donc brutalement et sur une demie-frustration que le combat s’achève. On progresse c’est l’essentiel !

C’est donc (un peu) déçu de ne pas avoir tiré le portrait de ce brave thonidé et surmotivé que nous reprenons nos esprits et la pêche. L’approche des chasses est délicate du fait de la houle (il nous faudrait un plus gros bateau ^^) mais nous revoilà proches d’une chasse de beaux poissons cette fois, entre 30 et 40 kgs. Quel spectacle incroyable, Myriam s’exclame, quoi une touche ? non elle a juste vu un gros pépère chasser à 20 m du bateau, il est sur la trajectoire de son leurre et je le vois rouler en surface prendre quelque chose, son leurre ! Ma chérie est accrochée à sa canne et la furie se met en marche, Lucifer au bout du fil comme dit Quentin, le rush est phénoménal, je suis un peu paralysé devant ma pêcheuse qui gère comme elle peut, je resserre le frein :

– « là ça va ? »

– « bah non le moulinet continue de se vider »

– « et là ? »

– « pareil »

– « ah… »

J’envisage de passer le baudrier de combat à Myriam et commencer à suivre le poisson au moteur quand Ting ! Plus rien ! Cassé ? non au final le poisson est juste décroché, tant mieux les paramètres sont tellement nombreux que si en plus je suis amené à douter de mes nœuds ça va être compliqué. Nous sommes toujours partagés entre le dépit et la joie, mais bon nous sommes dans la pêche c’est l’essentiel.

A ce petit jeu nous aurons encore deux touches / décrochés et un poc dans le leurre sans suite, dur de trouver les explications car les poissons partent comme des furies dès la touche, semblent piqués et « ça lâche », on dira que nous sommes en phase d’apprentissage. Pour ma part je suis en transe 🙂

L’activité se calme peu à peu, nous sentons que le poisson au bateau ne sera pas pour aujourd’hui, mais nous nous sommes vraiment fait plaisir, quelles émotions…

Au hasard des dérives je jig dans un banc de fourrage qui semble cerné de prédateurs, et voici une mini nouvelle espèce, un bébé maquereau

IMG_0092

Il faut envisager de se rapprocher du port car nous en sommes éloignés d’une quinzaine de kilomètres, la mer bouge un peu et la nuit va tomber dans 1h30. Ah une belle chasse sur la route du retour, tiens ça paraît petit pour des thons, allez je prends la canne à bar, lancer, animation, pendu !!!! Et ça part à fond purée on a trouvé des bonites je n’osais pas y croire !

Voici la photo de la première et la plus petite, qui s’est rendue après plusieurs minutes d’un combat tout en rushes, une défense incroyable pour ce petit thonidé !

IMG_0112

C’est Mymy qui fera la plus belle (environ 2 kgs) sur les 4 que nous attraperons, mais l’APN n’était pas décidé à la prendre en photo à ce moment là… Les chasses sont encore plus rapides que celles des thons, nous resterions bien encore là mais il faut rentrer.

Direction le port et sa méga chasse quasi permanente.

IMG_0090

Ce serait chouette de faire un bar, enfin un loup, histoire de se faire le grand chelem, mais bon faut pas rêver non plus !

Et à ce moment c’est à nouveau la pêche champagne, un lancer une touche un poisson, un joli pageot du kilo, des oblades, des chinchards…

IMG_0114

…et ce poisson qui se défend plus fort que les autres.

Et bien le voilà ce premier loup, pour madame, je suis un peu jaloux j’en ai pas attrapé ! 😉

IMG_0115

Quelle journée, vivement qu’on y retourne la pêche en mer c’est vraiment phénoménal !

 

Aucun commentaire.