Et au milieu coule une rivière…

… la Bienne.

Retour sur « the place to be » pour les amateurs de truites cette année. Même si j’ai un peu tardé (et aussi manqué de temps, on ne peut pas tout faire), à attaquer les truites jurassiennes, et s’il s’est fait des cartons de gros poissons à la mouche il y a quelques semaines, je me décide (et je décide Jéjé dans la foulée), à retourner sur la rivière qui m’a rapporté mes premières truites aux leurres récemment, avec cette fois en plus l’envie de toucher de beaux poissons à la mouche. N’étant pas un inconditionnel de la la nymphe à vue, je compte sur d’éventuels gobages et je me promène avec ma canne à leurre en « secours » dans le dos.

Départ après le boulot, nous voilà au bord de l’eau vers 20h, j’ai la chance d’avoir accès à un terrain en bord de rivière avec un certain confort, impec’ pour passer la nuit dans le camion de Jérôme… mais avant ça nous allons pêcher un peu !

Je descends les marches vers un spot qui m’est désormais familier, dis donc c’est plein d’insectes ici. J’avoues qu’a priori je ne compte pas plus que ça sur les gobages. Un premier lancer de mon LS derrière les enrochements, un deuxième, tiens j’ai lancé sur un gobage 🙂

Il faudrait peut être un peu observer avant de commencer à pêcher comme un abruti ! Tandis que Jérôme me rejoints au bord de l’eau, je lui signale qu’il y a plusieurs poissons installés, de tout petits gobages, mais bon je vais quand même tenter ma chance, même si je me dis que ça doit être de petits poissons (ici un petit poisson c’est entre 35 et 40 cm).

Je pose donc ma canne à leurre, monte ma canne à mouche, un spent, je m’approche à genoux (là Jéjé se dit que je fais du cinéma), trois passage, gobage, ferrage et c’est l’explosion en surface. Oulà c’est une cliente bien sérieuse, le débit est soutenu et le poisson en profite un maximum, elle tente de rejoindre un arbre sous l’eau, se plante dans les blocs, mon 14% est mis à rude épreuve, je savais que j’aurai dû mettre du 16… Le poisson commence à dévaler, il faut la suivre pour l’empêcher de prendre le rapide qui suit, je bride à mort, ouf la voici qui rentre dans ma nouvelle épuisette au gabarit « Bienne ».

Yes elle fait un bon 50, ça c’est du coup de ligne… Je me rends alors compte que malgré le combat qui s’est déroulé, une demi-douzaine de ses sœurs gobe devant nous et presque autant en tête de courant 20 m plus haut. Le fantasme total du pêcheur à la mouche, là, devant moi.

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Objectivement, elles sont faciles, rien à voir avec les truites sur-éduquées de l’Albarine alors dans cette situation c’est presque une formalité, mais ça fait aussi partie du plaisir, pour une fois. Je change mon bdl par sécurité et j’enchaîne ainsi deux autres 50+, comme si c’était normal !

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Jéjé qui n’a jamais pêché en sèche veut tenter sa chance. Je lui file une canne et une mouche, il se règle rapidement, ici pas besoin de balancer à 20 m nous ne sommes pas en réservoir…

– « t’as vérifié ton nœud, ça pardonne pas… »,

– « oui oui pas de soucis »,

/ gobage

– « ferre ! »

Il ferre, le poisson se débat, casse au nœud 🙂

Dommage elle faisait aussi ses 50, pour une première ça aurait été génial, mais bon l’essentiel était fait…

Je finis la série sur un petit poisson de 35, les autres se sont maintenant calées, il va falloir bouger.

Nous remontons rapidement un grand plat prometteur où hélas je ne ferai que 2 ombres, que nous laissons donc tranquilles, puis sur le retour 3 poissons gobent dans un contre-courant, il faut les pêcher aval en se planquant, pas si simple, mais une des trois posera pour la photo, estimée à 43 cm.

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C’en est fini pour ce coup du soir, fantastique.

Après un poulet rôti et un débriefing à ma chérie qui piaffe à l’autre bout du fil, nous passons la nuit dans le camion… 5h15, nous voilà réveillés par le soleil et les oiseaux, le temps de déjeuner et de se préparer, à 6h00 je lance pour la première fois, une truite furieuse sort des blocs et attrape le leurre, FIIISHHH, Jéjé n’en croit pas ses yeux. Pas de photo le poisson se décroche dans mes pieds, ça faisait bien ses 45 cm cette affaire là !

La suite de la matinée se complique un peu, je décroche deux poissons aux leurres, j’en touche une petite de 40,

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nous décidons alors de changer de secteur…

Ici alternent des rapides et des gros plats courants, je pêche au leurre à vue un poisson d’environ 40 cm en queue de radier, et je le pique, joli coup qui fait bien plaisir.

Le temps ne s’arrange pas, il se met sérieusement à pleuvoir, je croise un renard qui en profite pour se balader sans croiser d’humain, sauf moi…

Qui dit pluie dit quelques gobages, le long des arbres qui tombent dans l’eau, au même endroit je pique une truite puis un ombre, tous les deux calibrés à 45 cm. Et ce poisson qui ne gobe plus à l’aval, si je lui lançais un leurre ? Lancé, pendu, hélas le coup était plein aval et bien loin, la truite finira par se dépiquer.

Je lance plein amont en traversant un radier, en général c’est quite ou double, une 45+ rejoint l’épuisette, elle avait bien faim, pourtant elle est grasse !

 

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Re-changement pour le grands plat d’hier, les premiers gobages sont des ombres, je passe donc mon chemin. Je remonte un immense plat courant sans rien voir, tiens c’est bizarre, à ce moment je m’arrête, nous appellerons ça l’instinct du pêcheur, ou la chance : à ma gauche, dans 20 cm d’eau, un banc de 9 truites est regroupé sous les frondaisons, il semblerait qu’elles ne m’aient pas vu alors que je suis à 5 m d’elles en plein milieu de la rivière !

Superbe vision, les poissons chassent, nymphent, et moi je n’ose plus bouger une oreille. Bien entendu ma boîte à nymphes faite la sieste avec Jéjé dans le camion, à 500 m de moi… Sans y croire je leur passe une sèche sur le nez, elles n’y croient pas plus et ont même plutôt tendance à se disperser.

Bon là faut réfléchir, elles ont l’air assez agressives, je vais donc lancer mon LS, le moins plombé possible très à l’amont et passer en plein dans le banc. Chose dite chose faite, et c’est le bébé du groupe (30 cm) qui attaque et gobe le leurre ! Je ne ferre pas, elle se débat et fini par recracher mon shad sans effrayer les autres, ouf ! ça demande quand même un peu de volonté de ne pas ferrer un poisson volontairement 😉

Alors voilà peut être la solution, je réitère, cette fois j’ai 5 truites de plus de 40 cm qui suivent mon petit shad, quand la plus jolie du lot aspire mon leurre (rien senti dans la canne !), je ferre, c’est pendu !

Le combat tout en lourdeur et en puissance me fait réaliser que niveau taille c’est un cran au dessus, quand je lui tire dessus elle ne vient pas forcément. Mais elle est bien piquée et fini par se rendre, celle-là je vais quand même la mesurer précisément : 58 cm, un superbe poisson !

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Une caudale énorme mais une sacrée tête aussi :

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La journée fini donc sur une neuvième et bien jolie truite… Il est 17h, j’ai pêché quasi 11 heures d’affilé et fait un paquet de kilomètres, nous rentrons, bien cuits.

Pas possible d’en rester là, Myriam est trop dégoûtée de ne pas être venue, Quentin est chaud suite au retour que je lui ai fait : nous revoilà le we suivant : Quentin pour la journée du samedi, coup du soir inclus, et nous pour les coups du soir de samedi et dimanche.

On se croise le samedi vers 18h30 pour manger un morceau ensemble, ils ont fait quelques poissons en NAV mais pas la folie, il faut dire qu’il fait très chaud.

Puis nous nous éparpillons pour le coup du soir. Les truites sortent timidement, je commence par une petite de 35 en sèche, tandis que Myriam se fait un peu balader par une plus capricieuse.

Et voici un gobage bien installé, il est pour madame, qui ne se fait pas prier et pique son record, soit environ 45 cm de poisson bien énervé. Pas forcément facile de gérer le combat sur des poissons de cette taille et en pleine forme quand on a pas l’habitude, si bien qu’elle se décrochera dans nos pieds, mais bon « on la compte » celle-là elle était bien méritée.

L’activité est faible, nous sommes donc très attentifs au moindre gobage : c’est à mon tour d’attaquer un petit gobage dans un courant soutenu. Mon spent se fait aspirer au premier passage, j’adore ces gobages de gros poissons, vraiment magnifique. Le poisson est surexcité, il me fait 3 ou 4 chandelles si bien que je sous évalue un peu son gabarit : la mesure indiquera 52 cm !

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Un dernier poisson effectue quelques gobages sporadiques sur une zone délicate à pêcher, Myriam s’en occupe mine de rien quand j’entends « poisson ! ». Cette fois je lui expliqué comment brider sa truite et l’empêcher de dévaler en courant avec, elle gère donc impeccable sauf que nous nous vautrons tous les deux en reculant sur un rocher fourbe et sous-marin. Mais elle tient bon la canne et la soie, cette fois-ci cette jolie truite de 45 est bien dans l’épuisette :

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Voilà le coup du soir nous a paru « calme » mais nous avons quand même touché 3 poissons d’au moins 45 cm c’est quand même exceptionnel en France, pas besoin d’aller dans le Montana, ou presque… Quentin quant à lui est tombé sur un tas de poissons bien actifs et en sort 5, 3 casses dont un sous-marin qui lui laissera des regrets de ne pas avoir un Vivarelli, pourtant je l’avais prévu que les Large Arbor à frein atomique 2 microns téflon/iridium c’est de la foutaise 😉

Le coup du soir du lendemain sera du même acabit, des poissons discrets mais Myriam touche une truite de 30 (le record inversé), dommage le coup de ligne était joli, et moi 2 autres de 45… avant de me casser les dents sur 6 truites installées dans un courant sur des émergentes de Tricho. Hélas ce n’était plus l’heure ni l’endroit pour changer de mouche et tenter des choses, dommage, il y avait moyen.

 

Que dire, sinon ENCORE ??

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5 commentaires.

  1. Le no kill n’est hélas pas la solution aux problèmes de pollution et de pathogènes, mais il a permis de montrer le début des vraies potentialités de la rivière. La Bienne a toujours été une rivière a gros poissons, et le fait de les protéger permet une qualité de pêche dingue car les densités ont bien augmenté. Si on ré-ouvre à la pêche une bonne partie du cheptel va filer au congélateur et tous ces poissons ne feront plus le bonheur des pêcheurs… pour autant la rivière reste sous pression avec les pollutions etc…
    un autre exemple : le grand large qui n’est plus que l’ombre de lui-même depuis sa réouverture alors que c’était un super spot à gros brocs. Si les pêcheurs français étaient intelligents et raisonnés ça se saurait !

  2. Bonjours, crois tu vraiment que si le no kill est supprimé, ce sera encore difficile pour cette rivière ? Comment se portait elle avant la pollution de ces dernières années ?en attendant tu ma donné envie d’aller pêcher cette rivière (et pas seulement qu a moi),avec ce beau report. Bonne continuation

  3. bonjours.en plus,déjà 2 semaines que 150 caravanes se sont installées a lavancia et ça grappine en toutes impunités .comme si la pollution n avait pas fait assez de dégât !!!!!!

  4. oui hélas le spectre de la suppression du no kill sur ce parcours d’exception plane pour la saison prochaine….

  5. Bonjour,
    Et bien bravo !!!
    Je ne connais absolument pas cette endroit ni la rivière mais pour un pêcheur normand il faut savoir qu’une truite de 30 est déjà un poisson très convenable !
    Effectivement, il y a encore certain moments ou on peut se dire qu’il n’est pas utile de prendre l’avion pour aller à la pêche… pourvu que ça dure et surtout que ça s’améliore encore 🙂

    Bonne pêche !
    Ludo

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