Et une nouvelle espèce

Le lavaret, corégone, féra… poisson assez inconnu ailleurs que dans les Alpes.

Chez nous c’est une espèce qui déchaîne (relativement) les passions, en majorité les passions alimentaires la bestiole étant sujette à une pêche intensive de la part d’une catégorie de viandards particuliers. Ils aiment à se rassembler en véritables flottilles au dessus des bancs de ces salmonidés, et comme dit Quentin, le coup de gourdin sur la tête fait partie de l’action de pêche. Quand je suis arrivé dans la région, cette pêche de saison « creuse » (de février à avril), ne me tentait guère car le matos utilisé était peu commode : une nouille de 1m50 avec une potence de 6 m et 18 nymphes,  je vous dis pas comme l’arrivée du poisson au bateau est sympa, il faut alors utiliser un écarteur pour prolonger la canne… bref aucun intérêt sur le plan de la pêche. Rajoutez à cela la nécessité d’ancrer le bateau dans 30-40-50-60 m d’eau, je préférais aller skier ! Mais la technique a évolué, sans parler du sondeur qui permet une pêche à vue, des cannes plus sensibles et mieux conçues ont été développées (le jour où Laurent Checko de Purefishing s’est fait inviter sur Annecy par les spécialistes locaux). En combinant ce matériel avec une approche plus fine et une potence de quelques nymphes pour 2 m de longueur, on se rapproche d’une pêche verticale classique. Du coup cette année j’ai décidé de m’y mettre un peu.

Cela tombe bien Quentin a quelques longueurs d’avance sur le sujet, et un nouveau bateau à nous faire essayer, il a cassé la tirelire pour un superbe Marcraft 440 motorisé par un Suzuki 50 cv.

J’ai donc préparé quelques « gambes », beaucoup de fantasmes sur les imitations de chiro, les couleurs etc… mais à cette saison au moins c’est surtout l’animation, la profondeur, la taille et l’activité des poissons qui dimensionnent la pêche, pas trop la couleur d’un chiro dans 30 m d’eau 😉

Dimanche 8h du mat’ au bord de l’eau, bon petit vent du nord, une petite houle bien cassante, nickel pour commencer la journée avec quelques kilomètres de traversée du lac. Impeccable le bateau flotte et même mieux. C’est la première fois que je me retrouve sur le lac début mars, d’habitude c’est début mai !

Nous commençons à sonder, les poissons sont présents « partout » ils évoluent entre 15 et 35 m, mais semblent peu actifs. Nous voilà en action de pêche, mode jeu vidéo la subtilité dans cette pêche résidant dans l’animation et surtout la perception des touches. Du coup mes premières sensations ne me permettent pas d’être très affirmatif sur les touches… et c’est Quentin qui ouvre la bal avec un premier poisson.

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Et voilà mon premier lavaret, mode photo trash on (promis c’est ma main à moi au premier plan) :

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Il faudra un peu de temps pour trouver la bonne animation, les poissons sont peu actifs, les éclosions de chiro quasi nulles mais nous arrivons à intercepter de ci de là quelques bestioles, le combat est assez sympa sur ces mini cannes en pleine eau, parfois nous avons même droit à de sacrés rushes !

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Bon, il y a des kikinous dans le lot aussi :

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Après le casse-croûte nous décidons de changer d’approche, nous voilà partis et c’est le drame ! ou presque… le moteur cafouille, Quentin l’arrête et il ne redémarrera pas ! A priori un problème de bougies, bougies que nous n’avons jamais trouvé… on est pas mécanos mais quand même ! j’ai toujours pas compris où Mr Suzuki a planqué ces fameuses bougies. On galère 3/4h puis l’appel à un ami nous permet de prévoir un retour au port en voiture pour le soir, du coup nous continuons la pêche, faut pas se laisser abattre. Mais notre force de frappe est quand même nettement limitée sans thermique du coup la stratégie d’exploration est revue à la baisse. Quelques touches, quelques poissons, dont 2 jolis que nous ne verrons pas !

Parfois il faut aller chercher les poissons au raz du fond, d’autres fois ils sont entre deux eaux, ça change beaucoup et il faut éviter de pêcher au pif sinon c’est le capot assuré. Un autre petit ennui matériel, mon scion me lâche :

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Un gros plan sur la brême, euh la bête (attention nymphe secrète sur la photo, elle vous garantira succès, amour et argent ) :

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Qui repart à l’eau, des fois :

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D’après Quentin l’activité du jour était très faible, mais pour une première une douzaine de poissons montent au bateau, c’est pas si mal pour commencer même si ma chérie a manqué de réussite ce jour ! Vivement une journée de folie alors ça va treuiller, enfin si on veut car en 16% faut y aller piano.

Merci à Alain qui m’a envoyé quelques photos qui m’ont permis de voir à quoi ressemblait une nymphe à Lavaret ! Et merci à Nass qui nous a ramenés « à bon port », en voiture !

5 commentaires.

  1. bonjour.j ai un essai sur le léman,j ai pris une purge par les locaux.moi avec mon petit canin eux avec leurs cannes posées au tendu.je crois bien qu ils m on vaccinés pour un moment .MDR

  2. C’est vrai que c’est sympa, je suis en train de me prendre au jeu…

  3. Bel article et belle plume, le genre de récit qui sait emmener le profane sur l’eau de notre précieuse goutte d’azur. Comme tu le dis si bien, c’est pour quelques uns une pêche de substitution en période de « fermeture » (ou alimentaire pour beaucoup d’autres). Mais lorsque l’on commence à gamber, selon moi, il n’y a plus de demi-mesure, on accroche ou pas 😉

  4. étrange poisson … Que je n’avais jamais vu autrement que sur de la glace chez le poissonier.
    Ces pêches de fond à l’écosondeur me laisse toujours pantois, on est dans un autre monde !

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